Saint-Germain des fossés, le déclin d'une gare...

Historique

Située à une dizaine de kilomètres de Vichy, cette petite bourgade élavérine tire son nom d'un évêque auxerrois. Pour la différencier des autres villes homonymes, -des fossés- fut choisi comme signe distinctif.
Ces derniers, étaient tout naturellement formés par l'Allier et le Mourgon qui entouraient la cité et le château.

La place de la gare au début XXème siècle. (Collection Roland Sermet).
La place de la gare au début XXème siècle. (Collection Roland Sermet).

1854-1975, du village à la ville.

L'arrivée du chemin de fer le 19 Juin 1854 a bouleversé la vie de ce petit village et celles des 1004 habitants de l'époque. Paris n'étant plus qu'à seulement 13 heures via Orléans et Bourges, de nombreux Saint-Germanois purent découvrir les joies de la capitale. Une cité cheminote fut construite, dans les années qui suivirent la mise en service de la gare, pour loger les nombreux agents qui y travaillaient.
Depuis son ouverture par le PLM, la gare de Saint Germain des fossés, située au PK 354,443 de la ligne Moret- Clermont Ferrand, fut souvent considérée comme le carrefour ferroviaire du massif central, aussi bien au niveau voyageur que marchandises.
Rien d'étonnant quand on sait que la gare se trouve sur les lignes Paris – Clermont Ferrand – Béziers, Bordeaux – Lyon – Genève et Nantes – Lyon.
En 1860, une relation de Paris Austerlitz à Lyon est mise en service, avec une tranche directe pour Clermont Ferrand, coupée en gare de Saint Germain. Cette nouvelle relation permet de baisser le temps de parcours de 2 heures.

Dépôt des machines en 1910. (Collection Roland Sermet)
Dépôt des machines en 1910. (Collection Roland Sermet)

Malgré le fait que l'établissement soit coincé entre la colline et les rails, il possédait alors tous les équipements d'un grand dépôt vapeur: un pont tournant de 23m desservant un parc de remisage de 6 voies taillées à flanc de coteau , une rotonde couverte (de 20 voies) avec une plaque tournante de 14m, un atelier de réparation de wagons, une aire de stockage pour le charbon, des manches à eau pour l'alimentation des tenders, etc.... La gare comportait 5 voies à quai couvertes réservées aux voyageurs, un triage de 12 voies dont 2 qui desservaient le quai couvert de transbordement.
Les passagers n'étaient pas en reste car une marquise fut édifiée, pour les couvrir des intempéries et du climat hivernal très difficile dans cette région, dès 1854 par un certain Gustave Eiffel. Un buffet fut mis à disposition des voyageurs pour leur permettre de se restaurer en attendant leur train. Le bâtiment voyageur avait toutes les commodités dont disposait une grande gare (WC intérieurs, guichets, balance pour peser les bagages, etc...).
A la veille du premier conflit mondial, l'amélioration de la traction (électrique de la gare de Lyon à Montargis) et l'itinéraire permet de rallier Saint Germain à Paris en moins de 8 heures.
La cité cheminote fut agrandie en 1931 pour permettre d'accueillir les nouveaux cheminots qui étaient alors au nombre de 900, la même année Saint Germain comptait 3562 habitants. En 1934, le PLM choisit de mettre en place une relation rapide, exclusivement 1ère classe, assurée par une triplette d'autorails Bugatti du dépôt de Villeneuve St Georges. Le temps de parcours tombe à 4 heures 20, pour passer l'année suivante à 4 heures 10. A noter que le 1er Janvier 1936, le dépôt de Saint Germain devient une annexe du dépôt de Clermont Ferrand.